Quand on est freelance, on aimerait dire OUI à toutes les missions que l’on voit.
Parfois, on est même tellement excité à l’idée de signer une mission que l’on ne regarde même pas le pourquoi du comment de la mission : on s’engage sans réfléchir.
Ce n’est que quelques semaines, ou quelques mois plus tard qu’on se rend compte que c’est une galère sans nom et surtout, que c’était prévisible.
Dans cet article, je te donne mes 3 ingrédients indispensables pour savoir que la mission que tu t’apprêtes à démarrer est une vraie mission, et pas une arnaque.
Et oui, quand on est freelance, le salaire ne tombe pas automatiquement à la fin du mois , alors, souvent, on a tendance à avoir du mal à faire la fine bouche avec les missions.
Dès qu’une mission t’est proposée, tu fonces et tu y vas. C’est seulement après que tu réalises que tu n’aurais vraiment pas du y aller.
Alors dire non à une mission, c’est pas facile, et c’est pour ça que je te donne mes 3 prérequis, ceux que tu dois absolument valider avant de te lancer.
3 prérequis indispensables pour que ta mission se passe bien.
De mon côté, c’est sans appel : si je n’arrive pas à valider ces 3 choses, je ne signe pas.
Ton intervention va s’inscrire dans le cadre d’un projet, et tu dois vérifier, valider, que ce projet existe vraiment et qu’un budget est disponible pour le mener à bien.
Alors attention, je ne vais pas discuter ici de la part de budget qui t'es alloué car vraiment, ton tarif ici, on s’en fiche.
Le fait de vérifier que ton prospect ait déjà le budget mis de coté, prévu avant ton démarrage est la preuve de son engagement.
Pour t’assurer que ton prospect a un budget dédié, n’hésite pas à demander :
📢 Votre projet est très intéressant, pourriez-vous me dire depuis quand votre entreprise parle de ce projet ? ou bien : quel est l’élément qui a déclenché le démarrage du projet ?
En fait, parler de la genèse du projet est toujours intéressant. Si ton prospect a décidé ça hier, il y a de fortes chance que le budget ne soit pas là. Par contre, si c'est un vrai besoin écrit dans le plan stratégique de l'entreprise, tu as de plus grande chance que le budget soit clair et déjà bien pensé.
Ou alors, tu peux demander :
📢 On est aujourd’hui en juin, est-ce que le projet doit obligatoirement se terminer avant la fin de l’année pour rentrer sur le budget de l’année en cours ou pas ?
Pour être honnête, ce genre de question marche avec toutes les périodes de l’année. Par exemple, pour des missions courtes, tu peux demander :
📢On est le 15 du mois, est-ce que je peux vous envoyer la facture à la fin de ce mois ou bien vous préférez la faire passer sur le mois suivant ?
Ce que tu cherches à savoir, c'est si un budget existe, et si ton prospect sait où trouver ce budget.
Si dès les premières discussions, tu ne sais pas trop où ton projet s’inscrit dans l’entreprise, et comment tu vas être payé.e, ça sent mauvais.
🚨 Sans budget pré établi, n’y va pas.
Si ton prospect ne sait pas trop pourquoi il t’appelle, s’il veut tout et n’importe quoi, ça sent l’embrouille.
Évidemment, tu peux, et tu vas aider à éclaircir ta zone d’intervention, c’est à ça que sert le cadrage de mission.
Mais tu dois t’assurer que l’objectif de mission est clair, et que donc il y a une ligne d’arrivée à ce projet.
Pour t’assurer que ton prospect a un objectif précis, n’hésite pas à demander :
📢 Quels sont vos objectifs à court - moyen - long terme pour ce projet ? ou alors quel est l'enjeu majeur de ce projet ?
Une autre question que j'aime bien et qui permet de faire ressortir un peu de perso dans ces questions très orientées projet :
📢En quoi ce projet est-il important pour vous ?
En posant ces questions, tu dois comprendre le rôle que toi tu vas jouer dans le projet de ton prospect.
Parce que, vraiment, le prospect qui demande un.e ingénieur.e pédagogique parce que “c’est à la mode”, parce que “je veux faire une formation et on m’a dit qu’il me fallait un ingénieur pédagogique”, ça, c’est non.
🚨 Sans but précis, n’y va pas.
Ce point-là est en fait très important car ta mission va bien s’arrêter un jour, et ce jour-là, tu veux que ton client puisse dire : “ton travail est terminé, tu peux passer à la caisse”.
Mais pour ça, il faut qu’iel ait les moyens de vérifier que les objectifs sont atteints.
Si tu ne sais pas au démarrage du projet comment ton travail sera validé, alors dis-toi que tu auras du mal à envoyer ta facture :
Pour t’assurer que ton prospect sait comment évaluer ton travail, n’hésite pas à demander :
📢 Quels sont les critères qui vont déterminer la réussite de mon intervention et comment allez-vous les juger ?
ou alors
📢Les livrables que je vais vous fournir à telle date sont ça, ça et ça, qui pourra juger de leur conformité face à vos attentes ?
En connaissant les critères d'évaluation, tu sais quoi faire et comment valider que tu as bien fait ton travail.
🚨 Sans indicateurs de réussite, n’y va pas.
En résumé, pour te lancer dans une mission, tu n’as besoin que de 3 ingrédients :
❤️🔥 Tu dois t’assurer que ton prospect a le budget, qu’il a un objectif clair, et qu’il sait comment évaluer ton travail.
Sans ces 3 ingrédients, c’est non, sans discussion.
Cette notion d’ingrédients indispensables est beaucoup mieux exprimée en anglais.
On parle alors de “must have”, d’indispensables, en opposition avec les “nice to have” qui sont les ingrédients qui font bien plaisir à avoir, les petites cerises sur le gâteau.
Ici je t’ai parlé ici des 3 “must have” , car tu le sais, les “nice to have”, sont très personnels et je te conseille d'ailleurs de les noter quelques part.
De mon coté, y’ a une tonne de critères qui remplissent mon petit cœur d’ingénieure pédagogique quand j’entends parler d’une mission :
- j’aime quand l‘entreprise est locale
- j’aime quand je vais traiter de sciences dures dans des thématiques que j’aime
- j’aime quand j’ai un ou plusieurs expert(s) métier pour m’aider
- j’aime quand le tarif est au-dessus de ce que je demande
Tout ça, ce sont des paramètres qui me font plaisir, mais qui n’assurent en rien le fait que ce soit une bonne mission.
Et toi ? Tu as déjà réfléchi à tes prérequis ?
