Vulgariser un contenu avec les 7C

Trouvez-vous qu'il est souvent (đŸ€” toujours ?) difficile pour le grand public de se tenir informĂ© des derniĂšres dĂ©couvertes scientifiques, de comprendre rĂ©ellement ce que les scientifiques veulent dire dans leurs articles.

Je vous comprends !

Aujourd'hui, les nouvelles scientifiques que nous lisons (dans des journaux par exemple) ont Ă©tĂ© vulgarisĂ©s par des journalistes spĂ©cialisĂ©s. Être vulgarisateur scientifique est un vrai mĂ©tier que je ne prĂ©tends pas faire !

Mais je m'intéresse à la vulgarisation scientifique pour des contenus de formations.

Pourquoi ? Par ce que les contenus que je reçois des experts métiers avec lesquels je travaille est complexe, et j'ai besoin de les simplifier, de les vulgariser, pour les rendre accessibles à ma cible apprenante.

Dans cet article, je vous propose de regarder les 7 rĂšgles Ă  respecter pour vulgariser au mieux un contenu scientifique.

Vous pouvez utiliser ces 7 rĂšgles pour vos contenus de formations, qu'ils soient scientifiques ou non. Allez, c'est parti !!

Les 7 C de la vulgarisation

C comme Contenu

Lorsque vous vulgarisez, commencez par vous demander simplement sur QUOI et POURQUOI vous voulez communiquer.

Le contenu va guider votre travail de vulgarisation.

Restez simple, ne cherchez pas à vulgariser la science dans son ensemble, mais bien le sujet sur lequel vous désirez communiquer !

C comme Cible

Selon votre cible apprenante, vous n'allez pas utiliser le mĂȘme vocabulaire, les mĂȘmes illustrations, les mĂȘmes exemples, etc.

Comme pour toute rédaction de contenu de formation : tachez à adapter le contenu à votre cible.

Vous doutez ? Demandez ou faites des tests !!

C comme Compréhension

Pour que votre contenu soit compréhensible, vous devez le simplifier sans jamais le déformer.

Attention ! La simplification ne veut pas dire qu'il faut tronquer l'information.

Également, il n'y a aucun problĂšme Ă  utiliser des mots "difficiles" dans un contenu vulgarisĂ©. Expliquez-les simplement et le tour est jouĂ© !

C comme Choix

Donnez le choix et utilisez les supports pédagogiques les plus adaptés. Diversifiez-les !

Selon votre cible apprenante et selon le sujet de votre contenu, vous pouvez opter pour de la vidéo, une fiche récapitulative, un long document, etc...

C comme Contexte

Posez-vous cette question : dans quel contexte votre contenu sera-t-il diffusé ?

En entreprise ? Dans un musée ?

Les moyens de communications sont complĂštement diffĂ©rents selon le lieu oĂč on les trouve.

C comme Culture

Pour aider votre travail de vulgarisation, pensez Ă  ancrer votre contenu dans une culture connu de tous.

Par exemple, je parle souvent de Thomas Pesquet lorsque je dois former sur des contenus "astronomique".

Mais cet élément culturel va dépendre, une fois de plus, de votre cible, de votre contexte, etc.

C comme Compétence

Finissons par parler de compétence. Car c'est un peu le but de votre travail : la montée en compétence de votre audience.

C'est pour cela qu'il est important de simplifier votre discours sans ne jamais mentir, sans ne jamais tronquer. Donnez la possibilité à votre audience de grandir en confiance !

Voilà de quoi vous aider à vulgariser les contenus qui vous tiennent à cƓur !

Rappelez-vous des 7C et surtout, tentez de les appliquer.

Partager un savoir est une chance, faites le avec plaisir, le lecteur, l'auditeur, ou le spectateur ne pourra qu'apprécier !

Vers une meilleure collaboration entre ingénieur pédagogique et expert métier

Depuis que je travaille comme ingĂ©nieure pĂ©dagogique, j’ai rencontrĂ© beauuuuuuuuuuuucoup d’experts mĂ©tier (genre beaucoup beaucoup 😃).

MalgrĂ© la diversitĂ© de leurs expertises, malgrĂ© la diversitĂ© de leurs personnalitĂ©s, et malgrĂ© la diversitĂ© des projets sur lesquels j’ai travaillĂ©, je voulais vous parler d’une constante commune...

Cette constante qui fait que je sais toujours comment dĂ©marrer un projet : le fait que je m’intĂ©resse aux expertises mĂ©tiers Ă  tel point que je la comprends.

Alors je ne rentrerais pas ici dans la dĂ©finition du terme “expert mĂ©tier” (je garde ça pour un prochain article !). Mais disons que j’entends par “expertise mĂ©tier” la maĂźtrise de savoirs.

En dĂ©but de projet, les ingĂ©nieurs pĂ©dagogiques reçoivent trĂšs frĂ©quemment des contenus “brut” de formations (des ppts, des vidĂ©os, des Ă©crits, etc) de la part d’experts mĂ©tiers.

Dans cet article, je regarde les besoins rĂ©ciproques de l’expert mĂ©tier et de l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique afin de proposer des solutions amĂ©liorant la collaboration entre ces deux acteurs.

Les compĂ©tences clĂ©s de l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique nĂ©cessaires Ă  la traduction des savoirs savants en savoirs Ă  enseigner

Puisque l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique doit faciliter et traduire les savoirs de l’expert mĂ©tier pour qu’ils deviennent accessibles pour l’apprenant, quelles compĂ©tences ou quels prĂ©requis doit-il avoir sur le sujet Ă  enseigner ?

1er cas :

L’ingĂ©nieur pĂ©dagogique ne possĂšde AUCUNE connaissance de base sur le sujet Ă  enseigner : il est un profane aux yeux de l’expert.

Une collaboration effective entre eux est difficile car une trop grande différence de type de savoirs existe entre leurs spécialités (Anh Phi Thi, 2018 ; Denis, 2017).

SchĂ©ma illustrant les cadres de rĂ©fĂ©rences des savoirs de l’expert mĂ©tier et de l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique. Lorsque l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique n’a aucune connaissance de base dans le domaine de spĂ©cialitĂ© de l’expert mĂ©tier, une sĂ©paration existe que l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique devra combler pour assurer la traduction des savoirs.

C’est d’autant plus vrai si on parle de la crĂ©ation d’une formation pour un niveau “intermĂ©diaire” ou “avancĂ©â€. Comment voulez-vous que l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique se mette Ă  la place de l’apprenant s’il est lui-mĂȘme “dĂ©butant / novice” ??

Pour se mettre Ă  la place de l’apprenant et s’assurer de la bonne adĂ©quation entre savoirs savants et savoirs Ă  enseigner, l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique doit lui-mĂȘme s’instruire pour avoir un niveau de comprĂ©hension au moins Ă©gal Ă  celui de l’apprenant. Quelle perte de temps !

Il existe un manque Ă  combler entre les savoirs respectifs de l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique et ceux de l’expert mĂ©tier.

2Ăšme cas :

Si au contraire, l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique possĂšde dĂ©jĂ  CERTAINES connaissances sur le sujet Ă  enseigner : il peut alors les utiliser pour faciliter la communication avec l’expert mĂ©tier et proposer des solutions pĂ©dagogiques plus adaptĂ©es.

SchĂ©ma illustrant les cadres de rĂ©fĂ©rences des savoirs de l’expert mĂ©tier et de l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique. Lorsque l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique possĂšde des connaissances de base dans le domaine de spĂ©cialitĂ© de l’expert mĂ©tier, un chevauchement existe permettant Ă  l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique de facilement assurer la traduction des savoirs.

Les connaissances de l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique dans le domaine d’expertise de l’expert mĂ©tier peuvent ĂȘtre variĂ©es. Le fait que l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique puisse dĂ©montrer d’une comprĂ©hension de savoirs spĂ©cifiques Ă  la formation dĂ©veloppĂ©e permet de mettre Ă  l’aise et installe un climat de confiance entre lui et l’expert mĂ©tier. Ce climat de confiance est la pierre angulaire d’une collaboration de travail effective.

Par consĂ©quent, je n’hĂ©site pas Ă  mettre en avant l’avantage que l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique apporte au projet en possĂ©dant cette « double casquette » de savoirs :

  1. savoirs dans le domaine de spĂ©cialitĂ© de l’expert mĂ©tier permettant de communiquer, conseiller, et traduire les savoirs savants en savoirs Ă  enseigner ;
  2. savoirs dans le domaine de la pédagogie pour accomplir les tùches plus ordinairement demandées à un ingénieur pédagogique.

La notion de « double casquette » de l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique n’est pas encore une notion largement Ă©tudiĂ©e, et il semble difficile de prĂ©dire le gain apportĂ© par le chevauchement des savoirs entre ceux de l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique et ceux de l’expert mĂ©tier.

Et pourtant, un grand nombre d’entreprises de crĂ©ations de formations se vantent d’ĂȘtre spĂ©cialisĂ©es dans un domaine particulier, et utilisent cette spĂ©cialitĂ© pour capter de nouveaux clients (cherchez donc sur internet, vous serez surpris de voir des cabinets de formations spĂ©cialisĂ©es en finance, en assurance, en bien-ĂȘtre au travail, en sport, etc...).

Moi, je suis spĂ©cialisĂ©e dans la crĂ©ation de contenus de formations scientifiques, avec une appĂ©tence toute particuliĂšre dans les domaines des sciences de la terre et de l’environnement ! Je vois cette spĂ©cialisation comme une force ! Je peux ainsi “briser la glace” plus facilement avec les experts mĂ©tiers avec lesquels je travaille.

En demarrant un nouveau projet de formation, le fait de connaitre parfaitement le domaine pour lequel les ingénieurs pédagogiques créent des formations, représente un gain éborme pour les clients.

Vers une collaboration effective entre de l’expert mĂ©tieret l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique

Pour qu’une collaboration effective existe avec l’expert mĂ©tier, l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique doit justifier d’une double compĂ©tence pĂ©dagogie/savoirs savants de l’expert mĂ©tier.

Ainsi, sa posture devra lui permettre :

De la mĂȘme façon, l’expert mĂ©tier engagĂ© dans un projet de formation ne doit pas ĂȘtre freinĂ© par la peur de se lancer dans un projet peut ĂȘtre nouveau pour lui.

Il doit ĂȘtre aidĂ© pour Ă©viter « la malĂ©diction de l’expert » poussant Ă  l’enthousiasme bĂ©at et la narcissisation, trop frĂ©quemment observĂ©s.

Il doit ĂȘtre rassurĂ© s’il n’est pas « bon pĂ©dagogue » ou sans expĂ©rience en communication par l’ingĂ©nieur pĂ©dagogique travaillant avec lui.

L’ingĂ©nieur pĂ©dagogique devra transformer ces freins en leviers en apportant une structure claire au l’expert mĂ©tier, dĂšs le dĂ©marrage du projet. DĂ©marrer en identifiant une expertise rare et produire des contenus ‘beaux’ et rĂ©ussis. Tous les experts mĂ©tier sont sensibles Ă  l’aspect visuel des modules qui reprĂ©sentent des leviers de reconnaissance face Ă  leurs pairs.